04 Oct La distillation du cognac : avez-vous évalué les risques liés aux atmosphères explosives ?
La distillation est une technique de séparation et de purification de liquides par évaporation. (Si l’ébullition de l’eau est à 100°C celui de l’alcool est à 78°C).
Le vin, placé dans le ballon en cuivre le « curcubite », est porté à ébullition. L’émanation des vapeurs d’alcool précède donc celles de l’eau. Après passage du col de cygne, ces vapeurs sont ensuite condensées dans le serpentin à l’aide d’un réfrigérant et forment le distillat.
La distillation du cognac s’effectue en deux temps : la première phase consiste à obtenir le premier distillat nommé « brouillis » ; la deuxième phase consiste à faire une seconde distillation nommée « la bonne chauffe ». Ensuite le distillateur procède à une opération délicate « la coupe », afin de récupérer le « cœur », eau-de-vie claire et limpide qui donnera le cognac. Le liquide tombant avant le « cœur » se nomme les « têtes ». Ensuite le distillateur récupère les « secondes », le liquide tombant après le « cœur », puis les redistille avec les « têtes » et le vin ou le « brouillis ». Cette distillation dure environ 24 heures, elle demande beaucoup d’attention, de surveillance et une grande pratique de la part du distillateur.
Si le cognac commercialisé a un degré d’alcool de 40, au cours de la distillation et en vieillissement son taux d’alcool peut être supérieur à 70%.
Pour mémoire, le point éclair de l’alcool (ou éthanol) à 70 est de 21°C, et sa limite inférieure d’inflammabilité (LII) est de 3,3%, c’est-à-dire qu’à température ambiante le cognac dégage suffisamment de vapeur qui concentré à seulement 3,3% dans l’air devient une atmosphère explosible ATEX.
La distillation du cognac crée donc des vapeurs inflammables, car de très haut degré d’alcool (> 70°) sont produits, et de très hautes températures sont atteintes, créant des vapeurs potentiellement explosives.
A Saint-Martial (17330), le 9 novembre 2010, un feu s’est déclaré en plein milieu de l’après-midi, dans un chai de 500m², des flammes de plus de six mètres de haut sont aperçues, des centaines de futs de cognac s’embrasent ou explosent. Environ 1000m² de terrain est touché, il faut 4 heures pour maîtriser le feu, avec l’aide de plus de 70 pompiers, fort heureusement, il n’y a aucune victime à déplorer, mais les installations sont détruites.
Pour éviter ce genre d’accident, il est important de diminuer les vapeurs inflammables. Pour commencer, procéder à l’évaluation des risques en listant les substances inflammables (l’éthanol du cognac et le gaz naturel pour les chaudières), les sources de dégagements et leurs caractéristiques, ainsi que la ventilation mise en place. Ensuite il faut analyser si les zones ATEX peuvent être réduites, voire supprimées, avec la mise en place de moyens de prévention/protection. On évaluera la probabilité d’occurrence d’inflammation de la zone ATEX, en prenant en compte toutes les sources d’inflammation possibles.
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